La COP 15 sur la désertification a débuté à Abidjan le 9 mai 2022, ce qui a conduit l’ONU à rédiger un nouveau rapport le 11 mai.
Cette réunion des 195 pays membres de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification va durer 15 jours durant lesquels les Etats devront se mettre d’accord sur les mesures permettant de stopper l’accroissement de la désertification.
Cette COP, dont le slogan est « Terre, vie et prospérité » est l’occasion d’appeler à une mobilisation globale des Etats pour se préparer à la sécheresse. En effet, “les faits et les chiffres de cette publication pointent tous dans la même direction : une trajectoire ascendante de la durée des sécheresses et de la gravité des impacts, affectant non seulement les sociétés humaines mais aussi les systèmes écologiques dont dépend la survie de toute vie, y compris celle de notre propre espèce”, selon Ibrahim Thiaw, secrétaire exécutif de la Convention cadre des Nations unies sur la désertification.
En 2022, près de 2,3 milliards de personnes sont soumises au stress hydrique, dont 160 millions d’enfants. Si l’Afrique est le continent le plus touché, ce problème touche également des territoires plus proches de nous. 17% de la population de l’Union européenne est atteinte par la sécheresse. On estime que 40% des terres émergées sont menacées.
L’ONU s’appuie sur les dix axes mis en place lors de la deuxième édition des Perspectives foncières mondiales. Elle propose deux pistes principales pour lutter contre ce fléau : la restauration des paysages et la modification des pratiques agricoles.
En Afrique, la Grande Muraille verte, située entre onze pays du Sahel, vise à restaurer les terres, les reboiser et mettre en place de nouvelles méthodes agricoles diversifiées. Pour faire avancer ce projet, la France a porté à 14 milliards d’euros les fonds internationaux. Environ 4 millions d’hectares de terres dégradées ont été réhabilités par ce projet, mais cela ne représente que 4% de l’objectif ultime de restauration de 100 millions d’hectares.
Le rapport de l’ONU estime qu’il est fondamental de restaurer la matière organique du sol car cela contribue à la rétention d’eau. Il faut ainsi couvrir les sols par des mousses.
Monsieur Thiaw souligne que “la restauration ne suffit pas. Nous devons protéger et gérer les terres en améliorant les pratiques de consommation et de production. Du côté de l’agriculture, cela signifie des techniques de gestion durables et efficaces qui produisent plus de nourriture sur moins de terres et avec moins d’eau. Côté consommation, cela implique de changer nos rapports à l’alimentation, au fourrage et aux fibres, d’évoluer vers une alimentation végétale, de réduire ou d’arrêter la consommation d’animaux”.
Il faut donc aboutir à un changement de paradigme pour faire avancer la lutte contre la désertification.
Par Margaux Berthelard, Juriste documentaliste