Deux décisions de l’Autorité de sûreté nucléaire, homologuées par des arrêtés en date du 15 juillet 2022, ont autorisé les centrales nucléaires de Blayais, du Bugey, de Golfech et de Saint-Alban à déroger aux conditions thermiques des rejets d’eau. Cette dérogation s’appliquera jusqu’au 24 juillet 2022.
Ces décisions de l’Autorité de sûreté nucléaire autorisent en effet EDF à dépasser les seuils d’échauffement en aval des centrales nucléaires car “le respect des valeurs limites sur la température des rejets liquides pourrait impliquer la réduction de la puissance ou l’arrêt de la production électrique de plusieurs réacteurs sur les sites [concernés]”.
La centrale de Golfech pourra être maintenue en service dès lors que la différence de température à l’aval du rejet après mélange au sein des eaux de la Garonne et la température en amont n’est pas supérieure à 0,3°C en valeur moyenne journalière.
Concernant les centrales de Bugey et Saint-Alban, l’échauffement ne devra pas dépasser 3°C en valeur moyenne journalière.
Enfin, la centrale du Blayais pourra fonctionner tant que la différence de température ne sera pas supérieure à 11°C.
L’Autorité de sûreté nucléaire a affirmé que « le gestionnaire du réseau de transport d’électricité (RTE) estime que le maintien à une puissance minimale [de ces] centrales nucléaires (…) est indispensable à la sécurité du réseau électrique. Sur cette base, le ministère de la Transition énergétique considère que cela constitue une nécessité publique ».
EDF devra cependant mettre en place une surveillance spécifique de l’environnement, informer les pouvoirs publics des températures constatées et des éventuelles conséquences sur la biodiversité aquatique (Canicule : quatre centrales nucléaires autorisées à relâcher de l’eau plus chaude qu’à la normale (actu-environnement.com).
Par Margaux Berthelard, juriste documentaliste