L’ASN a pour mission de contribuer à l’information du public et d’éclairer le débat sur la politique énergétique pour les questions en lien avec la sûreté nucléaire et la radioprotection. Par courrier du 12 juin 2023, la ministre de la transition énergétique a sollicité l’avis de l’ASN sur les conclusions de l’analyse préliminaire, réalisée par EDF, de la capacité des réacteurs électronucléaires à poursuivre leur fonctionnement au-delà de 50 ans, ainsi que sur les enjeux techniques liés à cette poursuite de fonctionnement. Cette démarche s’inscrit dans le cadre des travaux préparatoires de la prochaine programmation pluriannuelle de l’énergie.
L’Autorité de sûreté nucléaire a rendu son avis le 13 juin 2023 sur les perspectives du fonctionnement des réacteurs électronucléaires d’EDF jusqu’à leurs 60 ans. Selon l’ASN, “cet horizon s’avère (…) trop lointain pour que les enjeux en matière de sûreté nucléaire puissent être pris en compte de manière suffisamment anticipée dans la définition de la politique énergétique”. En effet, l’ASN souligne que les informations soumises par EDF sont “peu étayés techniquement“.
Les doutes sur la résistance de certains coudes persistent. Cinq réacteurs problématiques sont caractérisés par un vieillissement de leurs coudes en acier inoxydable moulé. Or, ces coudes sont directement soudés à la cuve du réacteur, et donc difficilement remplaçables. Cela « ne permet pas de justifier une poursuite de fonctionnement d’ici l’atteinte de leurs 60 ans ». (Risque sismique, pièces vieillissantes… Des doutes sur neuf réacteurs nucléaires d’EDF (ouest-france.fr) EDF devra donc justifier “d’ici à la fin 2024 l’hypothèse d’une poursuite du fonctionnement des réacteurs actuels jusqu’à soixante ans et au-delà, pour permettre une instruction approfondie débouchant sur une prise de position de l’ASN, fin 2026″ (Nucléaire : l’ASN juge prématuré d’envisager un fonctionnement des réacteurs français jusqu’à 60 ans (actu-environnement.com)
Par Margaux Berthelard, juriste documentaliste