Tous les débats qui ont entouré la pandémie du covid ont été focalisés sur la question de la vaccination. On ne reviendra pas ici sur le débat juridique qui entoure le caractère obligatoire quasi obligatoire de la vaccination dans la mesure où s’agissant de vaccins qui ne sont pas définitivement autorisés, toutes les règles internationales excluent en réalité l’obligation vaccinale. Mais, le débat sur la prévention ne devrait évidemment pas s’arrêter à la question de la vaccination.
Tout d’abord, et chacun le sait, le nombre de décès des autres pathologies a eu plutôt tendance à augmenter du fait des reports d’opération, et de perte de chance. Il n’en demeure pas moins que la question de la santé environnementale, qui devrait être prioritaire, ne l’est pas. Le fait, auquel nombre de mes chroniques s’est référé, que des liens aient été établis entre la présence massive de particules fines et le nombre de covid 30, au moins jusqu’à omicron a été traité avec le plus grand mépris. Pourtant la question de la pollution de l’air est un sujet croissant et les rapports succèdent aux rapports qui mettent en lumière les effets délétères de cette pollution qui en fait une des grandes causes de mortalité dans le monde.
Ensuite, le fait que les limites supportables en ce qui concerne la pollution chimique de la planète, aient été dépassées cette semaine devrait faire réfléchir non seulement les défenseurs de l’environnement mais également tout le monde médical et de manière plus large encore les êtres humains confrontés, dès leur stade fœtal, à la pollution chimique. Si le taureau n’est pas pris par les cornes et que nous ne mettons pas la même énergie à réduire massivement la pollution chimique que celles que nous mettons à nous attaquer à la question climatique (énergie au demeurant très insuffisante), il est clair que les pathologies d’origine environnementale ne vont cesser de croître. Elles vont s’ajouter à d’autres pandémies auxquelles notre mode de vie nous expose du fait des zoonoses croissantes.
Dès lors, il serait grand temps que les arguments qui ont été utilisés pour conduire l’humanité à accepter une vaccination qui n’était pas définitivement validée, par souci de prévention, soient utilisés pour exiger une réduction massive de l’usage de produits chimiques dont la toxicité est de plus en plus avérée . Dans ce combat, le monde médical et bien entendu les médecins devraient être les têtes de pont, les défenseurs constants et déterminés de la prévention, pierre angulaire de la santé de leurs concitoyens.
Corinne Lepage, Avocate et ex-ministre de l’Environnement
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