La taxonomie européenne poursuit un objectif fondamental : orienter les investissements privés vers des activités durables afin de parvenir dans les trente prochaines années à la neutralité climatique. Elle classifie les activités énergétiques afin de parvenir à cet objectif.
Nous pouvons donc légitimement nous attendre à ce que certaines ressources énergétiques soient par nature écartées de la taxonomie. Mais, depuis le 31 décembre 2021, la Commission européenne a lancé une consultation avec un groupe d’experts sur la finance durable afin de débattre d’un projet d’acte délégué complémentaire incluant le nucléaire et le gaz dans la taxonomie.
La Commission européenne affirme en effet que le nucléaire et le gaz naturel pourraient contribuer à la transition énergétique des Etats européens, notamment en accélérant la suppression du charbon et le développement d’un bouquet énergétique plus vert avec une faible intensité de carbone.
Sans surprise, les ONG Greenpeace et WWF ont réagi à ce projet d’acte délégué. Elles relèvent tout d’abord un inquiétant manque de transparence de la Commission européenne sur ledit projet rédigé à huis clos, qui ne ferait vraisemblablement même pas l’objet d’une consultation publique. Selon Greenpeace, cette inclusion du nucléaire et du gaz dans la taxonomie risquerait de développer le greenwashing, une véritable aubaine pour des entreprises se réclamant parfois plus « vertes » qu’elles ne le sont en réalité.
Margaux Berthelard, Juriste documentaliste