Le mercredi 13 juillet 2022, un tribunal de Tokyo a condamné quatre anciens responsables du fournisseur d’électricité Tepco à 95 milliards d’euros de dommages et intérêts pour ne pas avoir empêché la survenance de l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima en 2011.
Cette décision vient clore une procédure débutée il y a dix ans, à l’initiative des actionnaires de l’entreprise. Pour la première fois, d’anciens dirigeants du groupe sont jugés responsables des événements qui ont eu lieu à la suite du tsunami du 11 mars 2011. En effet, les systèmes de refroidissement étaient tombés en panne lorsque les vagues avaient inondé les générateurs de secours, ce qui avait provoqué la fusion des cœurs des réacteurs.
Le juge estime que « le sens de la sûreté et de la responsabilité requis pour un opérateur d’une activité nucléaire faisait fondamentalement défaut ». Les dirigeants auraient pu éviter le pire s’ils avaient pris en compte les rapports contenant des mesures préventives contre les raz-de-marée.
En 2019, trois anciens dirigeants de Tepco avaient été acquittés au pénal en première instance. Suite à cela, les parties civiles avaient fait appel.
Cette somme sera payée à l’entreprise pour faire face aux coûts de démantèlement de la centrale, de décontamination des sols et de stockage de déchets radioactifs. Une part de cette somme sera également versée aux habitants impactés par cet accident. Certains avaient été obligés d’évacuer la région à cause des radiations.
Par Margaux Berthelard, juriste documentaliste