Le 15 septembre dernier, l’Agence régionale de santé des hauts de France annonçait qu’afin « d’améliorer les connaissances sur la qualité de l’eau de consommation », de nouveaux métabolites de pesticides sont recherchés dans l’eau lors des contrôles sanitaires. Par précaution, un seuil limité avait été fixé pour les métabolites en question.
En parallèle, quelques jours plus tard, l’ANSES décidait de déclasser deux métabolites du S-métolachlore, un pesticide utilisé dans la culture du maïs notamment.
En conséquence, ces métabolites ne seront plus recherchés dans l’eau. En d’autres termes, leur présence dans l’eau, qu’elle qu’en soit la quantité, ne sera plus un critère de potabilité de l’eau : nous pourrons donc consommer de l’eau potable, qui, sans que l’on en soit informé, contiendrait ces deux métabolites.
Comment une telle décision peut-elle être prise alors que la qualité de l’eau est un enjeu majeur de santé publique ? Sur quelles recherches l’ANSES a-t-elle bien pu fonder une décision aussi alarmante pour les consommateurs d’eau du robinet ?
Une chose est certaine : cette décision ne va pas dans le sens de l’histoire et l’ANSES va devoir la justifier et l’expliquer à tous les consommateurs d’eau du robinet.
Pour lire les deux avis de l’ANSES :
- AVIS de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail relatif au réexamen du classement de la pertinence pour le métabolite NOA 413173 du S-métolachlore dans les eaux destinées à la consommation humaine.
- AVIS de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail relatif au réexamen du classement de la pertinence pour le métabolite ESA (CGA 354743) du S-métolachlore dans les eaux destinées à la consommation humaine.
Madeleine BABES, Avocate à la cour