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[Les banques françaises et les énergies fossiles : où en sommes-nous ?]

Le 27 octobre, le Climate Finance Day a eu lieu à Paris. La Fédération bancaire française en a profité pour faire le bilan des engagements climatiques des sept premiers groupes bancaires français et a souligné que les prêts aux énergies fossiles ne sont qu’une part marginale du bilan des principales banques. Cela concerne notamment la Banque postale, le Crédit agricole, la BNP Paribas, la BCPE, la Société générale, le Crédit mutuel et HSBC Continental Europe.

Quelques chiffres : A la fin de l’année 2021, les prêts aux hydrocarbures n’ont représenté que 0,27% du total du bilan de ces banques. Les prêts au charbon représentent quant à eux 0,02% du bilan. La Fédération bancaire française affirme que “quand les banques financent un euro dans les énergies fossiles, ceux sont quatre qui sont investis dans les énergies renouvelables et les activités vertes et durables. En finançant massivement les secteurs de la transition et l’adaptation au changement climatique, les banques françaises contribuent à la décarbonation de l’économie. Les chiffres en témoignent“.

Les sept banques ont fixé des objectifs intermédiaires de sortie du charbon à l’horizon 2030-2040, même si seulement cinq en ont fixé pour le pétrole et le gaz. La Fédération bancaire française se félicite d’ailleurs que les banques « financent plus aucun projet dédié ni entreprise exposée à 30 % ou plus de son activité d’exploration-production. Cet engagement est tenu, malgré le contexte de crise énergétique, la définition du non-conventionnel a été étendue au pétrole extra-lourd ».

En outre, elles ont adhéré à la Net Zéro Banking Alliance (NZBA) lancée en avril 2021 par l’Initiative finance du Programme des Nations unies pour l’environnement.

Toutefois, Reclaim Finance remet en cause les chiffres avancés par la FBF : « Les banques n’auraient que 25 milliards d’euros de crédits dans les énergies fossiles. Mais c’est sans compter les émissions d’obligations et d’actions qui sont extrêmement importantes pour comparer pleinement les soutiens des banques aux énergies renouvelables contre celles aux énergies fossiles ». BNP Paribas, Crédit agricole et Société générale « se contentent, pour l’instant, d’adopter des cibles de décarbonation qui, à elles seules, ne garantissent pas l’arrêt des soutiens à des entreprises qui se serviront des nouvelles rentrées d’argent pour développer de nouveaux projets pétroliers et gaziers ».

Par Margaux Berthelard, juriste documentaliste