La résolution du Parlement européen intitulée « Ramener la nature dans nos vies » a été adoptée en juin 2021 et a été publiée a JOUE n°C67 du 8 février 2022. Elle doit permettre de garantir la restauration, la résilience et la protection des écosystèmes d’ici 2050, selon ce que souligne le communiqué de presse du Parlement européen en date du 9 juin 2021. A cette occasion, le rapporteur César Luena avait déclaré qu’ : « Aujourd’hui, nous demandons une législation de l’UE en matière de biodiversité similaire à la loi climatique, qui établirait un cadre de gouvernance jusqu’en 2050 pour protéger la biodiversité et qui inclurait des objectifs contraignants pour 2030. Je suis heureux que nous soutenions les principaux objectifs de la proposition de la Commission ainsi que la mise en place du plan de restauration de la nature de l’Union, dont l’objectif est de réhabiliter au moins 30% des zones terrestres et maritimes de l’UE. Beaucoup sont en faveur d’une législation pour protéger et utiliser les sols durablement et d’un plan pour lutter ensemble contre les crises climatiques et de la biodiversité ».
En effet, cette résolution commence par rappeler que : “le Parlement européen a déclaré une urgence climatique et environnementale, et qu’il s’est engagé à prendre de toute urgence les mesures qui s’imposent afin de faire face à cette menace et de la maîtriser avant qu’il ne soit trop tard ; que la perte de la biodiversité et le changement climatique sont interconnectés et s’exacerbent mutuellement, représentant ainsi des menaces équivalentes pour la vie sur notre planète, et qu’à ce titre, ils devraient être abordés d’urgence conjointement“.
La nature se détériore très rapidement et à une échelle sans précédent dans l’histoire de l’humanité. Selon les dernières études scientifiques réalisées, un million d’espèces sont menacées d’extinction dans le monde. Malheureusement, a contrario, seuls 23 % des espèces et 16 % des habitats visés par les directives européennes relatives à la nature sont dans un état de conservation favorable. Un million d’espèces sont menacées d’extinction selon les chiffres de l’IPBES. C’est pourquoi, l’Union européenne a mis en place une stratégie en faveur de la biodiversité à l’horizon 2030, il s’agit de l’une des principales mesures du pacte vert pour l’Europe.
Cette résolution dresse un état actuel de la biodiversité et élabore des mesures de protection et de restauration. Elle souligne qu’au moins 30% des surfaces terrestres et maritimes doivent être protégées.
Les députés européens ont fait le constat suivant : l’Union a été bien loin d’atteindre les objectifs qui avaient été fixés pour la protection de la biodiversité pour 2020. C’est pourquoi il convient de prendre les cinq principaux facteurs de changements environnementaux à bras le corps. Il s’agit de la pollution, du changement dans l’utilisation des terres et des mers, du changement climatique, des espèces exotiques envahissantes et de l’exploitation directe des organismes.
Le changement climatique représente une menace conséquente pour la biodiversité, c’est pourquoi la Commission européenne doit évaluer l’impact du changement climatique sur l’abondance et la répartition géographique des espèces. Toutes les espèces et tous les habitats protégés devront se trouver dans « un état de conservation favorable » d’ici 2030. Les mesures envisagées à l’échelle communautaire doivent être ambitieuses afin de mettre un terme à l’extinction des espèces. Le commerce d’espèces menacées doit notamment être interdit.
La pollution est également abordée par ce texte, de même que l’urbanisation qui porte atteinte à la biodiversité dans les zones urbaines. C’est pourquoi le Parlement, dans cette résolution, annonce soutenir la création d’une plateforme européenne pour l’écologisation urbaine. En outre, il fixe un pourcentage minimum obligatoire de toitures végétalisées ainsi que l’interdiction de l’usage des pesticides chimiques.
Margaux Berthelard, Juriste documentaliste