Un projet d’arrêté autorisant pour une durée de 120 jours l’utilisation de semences de betteraves sucrières traitées aux néonicotinoïdes a été mis en consultation par le ministère de l’Agriculture. Cette consultation, débutée le 3 janvier, prendra fin le 24 janvier 2023. Puis, ce texte devra faire l’objet d’un avis favorable du conseil de surveillance des néonicotinoïdes avant sa signature par le gouvernement en février.
Le ministère de l’Agriculture a précisé que « la campagne betteravière 2023 est la dernière campagne pour laquelle un arrêté dérogatoire à l’interdiction d’utilisation des produits contenant des substances actives de la famille des néonicotinoïdes est susceptible d’être adopté ». (Néonicotinoïdes : consultation publique en vue d’une nouvelle dérogation pour 2023 (lemonde.fr) Une déclaration qui se veut rassurante, si toutefois l’on y accorde du crédit.
L’Inrae, chargé d’analyser et d’anticiper les risques, avait affirmé que “l’abondance des virus est une des composantes du système biologique qui conduit à accroître les risques de viroses sur la betterave. En effet, des réservoirs abondants, combinés à des arrivées précoces de pucerons engendrent une pression très élevée avec des risques de pertes massives de production. Ceci est la situation rencontrée en 2020″.
De nombreuses voix s’élèvent contre ce projet, notamment celle de Jean-Marc Bonmatin, chercheur au CNRS, qui explique qu’il existe actuellement « 22 alternatives aux néonicotinoïdes pour la culture de la betterave sucrière, dont quatre solutions sont immédiatement applicables ». (Dérogation sur les néonicotinoïdes : “On a tout ce qu’il faut pour faire différemment”, assure Jean-Marc Bonmatin, chercheur au CNRS (francetvinfo.fr)
Par Margaux Berthelard, juriste documentaliste