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[Une adoption du troisième volet du 6ème rapport du Giec trop peu médiatisée]

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) crée par l’ONU en 1988 a rendu le troisième volet de son sixième rapport. Il contient tout un éventail de mesures visant à limiter le réchauffement climatique et ses impacts. Il présente par grands secteurs les pistes à privilégier pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. En d’autres termes, ce volet succède aux deux premiers, beaucoup plus alarmistes, en proposant des solutions concrètes afin d’éviter le pire car, comme le souligne Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU, « le monde marche les yeux fermés vers la catastrophe climatique ».
Le premier volet de ce rapport publié en août 2021 faisait le point sur la hausse des émissions de gaz à effet de serre depuis 1750 et démontrait l’impossibilité, sans changement conséquent dans nos modes de vie et de consommation, de parvenir à limiter le réchauffement climatique à +1,5°C.

Le deuxième volet publié à la fin du mois de février 2021 mettait en évidence les « multiples aléas climatiques inévitables au cours des deux prochaines décennies avec un réchauffement climatique de 1,5°C ».

Ce troisième volet présente quant à lui les différents secteurs dans lesquels une transformation majeure est nécessaire. En effet, il relève que « tous les scénarios servant la limitation du réchauffement climatique impliquent de rapides, profondes, et la plupart du temps immédiates réductions de gaz à effet de serre, dans tous les secteurs ».

Il s’attaque dans un premier lieu à la question des énergies fossiles qui doivent être considérablement réduites d’ici à 2050. Le constat est sans appel : pour protéger l’humanité des conséquences désastreuses du réchauffement climatique, la consommation de pétrole doit diminuer de 60%, la consommation de gaz de 45%, et la consommation de charbon de 95%.

Il aborde également la question du secteur de l’industrie dans lequel il est nécessaire de parvenir à l’objectif « zéro émission », notamment par le biais de l’économie circulaire.

L’agriculture est également traitée dans ce troisième volet, notamment au regard de la problématique de la captation de carbone.

Enfin, le secteur des transports n’est pas en reste car il s’agit en France du secteur premier émetteur. Le rapport suggère un recours élargi au télétravail, l’électrification de parcs automobiles et l’utilisation de biocarburants, afin d’aboutir à « l’amélioration de la qualité de l’air, de la santé, de l’accès équitable aux transports, la réduction des bouchons et la demande de matériaux ».

Toutefois, force est de constater que ce nouveau cri d’alarme pour sauver l’humanité et la biodiversité n’a encore une fois pas été médiatisé comme il aurait dû. En effet, alors que les scientifiques affirment qu’il nous reste moins de trois ans pour inverser la courbe des émissions de gaz à effet de serre, la sortie de ce troisième volet a été totalement éclipsée par la crise sanitaire, la guerre en Ukraine et les élections présidentielles. Ce rapport du Giec n’a représenté que 0,3% de la pression médiatique.

Tout n’est pas perdu mais l’urgence est là, les cartes sont entre les mains de nos gouvernements.

Par Margaux Berthelard, Juriste documentaliste