Il y a 50 ans, la Corse unie vivait l’acte fondateur d’un combat pour l’environnement qui n’a jamais cessé. Face aux agissements
d’une société italienne qui déversait ses déchets toxiques au large du Cap, toute une île se mobilisa jusqu’à sensibiliser l’opinion
publique internationale. Et l’affaire des boues rouges fit entrer la notion de « dommage écologique » dans le droit
Le contexte est celui d’un monde qui se prépare déjà à sortir du temps des « Trente Glorieuses » pour entrer de plain-pied dans la société de consommation. C’est aussi celui d’une Europe qui s’efforce encore de retrouver une puissance industrielle pour effacer
définitivement les effets néfastes de la guerre.
Nous sommes en 1973, l’année durant laquelle la première puissance chimique italienne se croit autorisée à faire ce qu’elle veut en Méditerranée.
Mais le 29 avril, le quotidien Le Provençal joue les lanceurs d’alerte depuis Bastia. « Grave menace au large du Cap Corse :
3 000 tonnes de déchets toxiques immergés chaque jour ». L’article signé Aimé Pietri lance le long feuilleton de la Corse des années soixante-dix, celles du Riacquistu, de l’avènement du mouvement autonomiste, de la prise de conscience que rien ne pourra jamais être négocié quand l’environnement est menacé.
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