Ce lundi, le 2 mai 2022, EDF a été cité à comparaitre devant le tribunal correctionnel de Marseille pour répondre de la dévastation de l’étang de Berre au cours de l’année 2018, véritable catastrophe écologique.
L’étang de Berre, l’un des plus grands étangs d’eau salée de Méditerranée, a connu un phénomène d’anoxie en 2018, provoquant la destruction de sa faune et de sa flore. Selon le Gipreb, le syndicat mixte de l’étang de Berre, il ne fait pas de doute quant à la responsabilité d’EDF dans cette catastrophe écologique. En effet, l’entreprise EDF de Saint-Chamas déversait régulièrement de l’eau douce dans l’étang d’eau saumâtre.
Il convient de rappeler qu’en 2005, c’est l’Etat français qui avait été condamné par la Cour de justice de l’Union européenne pour la dégradation de l’état écologique de cet étang. Cela avait conduit EDF à réduire ses déversements d’eau douce, permettant ainsi une légère résilience de la biodiversité. Mais cette reconstitution des écosystèmes a pris fin en 2018.
Pour sa défense, EDF invoque deux arguments : le quota maximum imposé par la règlementation a été respecté, et il n’y a pas eu rejet de substance polluante ni « d’eau altérée ou réchauffée ». Elle décline donc toute responsabilité.
Mais le Gipreb, représenté par Maitre Corinne Lepage, n’entend pas se satisfaire de ces maigres justifications. Maitre Lepage estime que « cet équipement a été conçu il y a longtemps et n’est pas adapté aux épisodes de chaleur que l’on connaît aujourd’hui. Nous devons tous nous adapter. EDF n’est pas au-dessus des lois de l’adaptation au réchauffement climatique ».
EDF devra donc répondre de ces actes au titre du préjudice écologique et économique subi par l’étang de Berre et le Gipreb qui espère obtenir la remise en état durable de l’écosystème.
Le dénouement de cette affaire aura lieu le 4 juillet.
Par Margaux Berthelard, Juriste documentaliste