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[Coupure de gaz à la Pologne et la Bulgarie : une nouvelle tentative de déstabilisation de l’Europe par la Russie]

La Russie a mis ses menaces à exécution : le géant gazier russe Gazprom a suspendu ses livraisons de gaz à la Bulgarie et à la Pologne au motif que ces deux pays ont refusé de payer en roubles. Bien qu’il s’agisse probablement d’un simple prétexte à la mise en œuvre d’une menace depuis longtemps formulée par Poutine, cette décision oblige les Etats européens à accélérer leur indépendance énergétique.  

Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a réagi vivement en ces termes : “C’est une nouvelle provocation de la Russie qui utilise le gaz comme instrument de chantage. C’est injustifié et inacceptable. Mais ce n’est pas une surprise, nous sommes préparés à ce scénario. Notre réponse sera immédiate, unie et coordonnée car le Kremlin n’a pas réussi à semer la division entre nous“.

Pour répondre à cette situation, la France, qui préside le Conseil de l’Union européenne, s’apprête à organiser une nouvelle réunion des ministres de l’Energie européen afin de débattre de la possibilité d’un embargo sur le gaz russe.

Toutefois, si Madame Von der Leyen parle d’une Europe « unie et coordonnée », l’adhésion unanime à ce projet d’embargo fait défaut. L’Allemagne, Etat plus gros importateur d’hydrocarbures russes au monde, est en désaccord avec cette idée. Bernice Lee, directrice de recherche au sein de Chatham House, estime que : “le monde attend de l’Allemagne qu’elle fasse preuve de force et de détermination envers la Russie, mais au lieu de cela, elle finance la guerre et bloque un embargo européen sur le pétrole russe. L’Allemagne se vante d’être un leader mondial, mais à ce stade, cela signifie se sevrer de l’énergie russe dès que possible“.

Le contrat d’approvisionnement en gaz de la Pologne avec le géant de l’énergie Gazprom portait sur 10,2 milliards de mètres cubes (bcm) par an et couvrait environ 50 % de la consommation nationale. La Bulgarie quant à elle comptait sur 3 milliards de mètres cubes de gaz russe par an. Pour autant, ces deux pays ne semblent heureusement, pas risquer de pénuries, comme l’ont affirmé les deux gouvernements.

Pour couper les ailes russes, il est urgent que l’Union européenne accède à son indépendance énergétique.

Par Margaux Berthelard, Juriste documentaliste